L’essor des contrôles continus des transactions en Europe de l’Est

Joanna Hysi
avril 21, 2021

Nous avons récemment vu plusieurs pays d’Europe de l’Est commencer à mettre en œuvre des contrôles continus des transactions (CTC), un outil efficace pour lutter contre la fraude fiscale et réduire l’écart de TVA.

Les cadres de la CTC peuvent varier en termes de nature, de portée et de mise en œuvre, mais ils ont tous un point commun : l’ambition d’atteindre l’efficacité opérationnelle pour les entreprises et d’accroître le contrôle du gouvernement sur les données des entreprises afin de lutter contre la fraude et l’évasion fiscales.

Examinons de plus près certains des développements CTC à venir dans la région.

Slovaquie

Le ministère slovaque des finances a annoncé qu’il préparait une législation pour l’introduction d’un système CTC dans le pays. Cette initiative s’inscrit dans le sillage de pays tels que l’Italie, la Hongrie et l’Espagne. L’objectif est de ramener l’écart de TVA de la Slovaquie (20 %) à la moyenne de l’UE (11 %) et d’obtenir des informations en temps réel sur les transactions commerciales sous-jacentes.

Le régime CTC slovaque proposé exigera des entreprises qu’elles déclarent les données relatives aux factures à l’administration fiscale avant d’émettre la facture à leurs partenaires commerciaux, qui auront également l’obligation de déclarer les factures reçues. Les données seront transmises soit par un logiciel de comptabilité certifié, soit par le portail du gouvernement (actuellement en cours de développement).

Une consultation publique sur le projet de loi s’est achevée en mars 2021, signe que le gouvernement slovaque progresse régulièrement dans le processus législatif. Cependant, aucun calendrier de déploiement n’a encore été annoncé.

Bulgarie

La Bulgarie envisage également d’introduire des CTC. La National Revenue Agency (NRA), l’autorité fiscale bulgare, a annoncé qu’elle envisageait de rendre obligatoires la facturation électronique et la transmission des factures à l’autorité fiscale. Cela pourrait se faire soit via le logiciel de facturation électronique d’un fournisseur, soit via un logiciel développé et hébergé par l’autorité fiscale elle-même.

L’ARN examine actuellement la proposition de facturation électronique avec les parties prenantes concernées du secteur pour décider de l’adoption ou non d’un modèle de facturation électronique obligatoire. Une décision concernant l’adoption d’un système de CTC est attendue pour la fin de 2021.

Serbie

Tout comme la Bulgarie, la Serbie a également annoncé son intention d’introduire la facturation électronique obligatoire, dans l’espoir que la réforme apportera des avantages aux entreprises et permettra au gouvernement de mieux comprendre les opérations commerciales.

Le gouvernement serbe a adopté une législation sur la facturation électronique qui décrit l’émission de factures électroniques pour les transactions B2B et B2G, le système de facturation électronique, les éléments qu’une facture électronique doit contenir et l’archivage électronique.

Dans le cadre du nouveau régime, qui a été adopté comme loi en mars 2021, les factures et autres documents comptables doivent être émis et échangés sous forme électronique (dans la norme serbe de facturation électronique, UBL 2.1.) et signés avec une signature numérique.

Bien que d’autres détails doivent encore être publiés, la loi prévoit une entrée en vigueur par étapes :

  • A partir du 1er janvier 2022 : les factures électroniques B2G deviendront obligatoires
  • À partir du 1er juillet 2022, tous les contribuables seront obligés de recevoir et de conserver les factures électroniques.
  • À partir du 1er janvier 2023 : Tous les contribuables seront obligés d’émettre des factures électroniques B2B.

À ce stade, les modalités d’accès et d’utilisation du système de facturation électronique sont encore indéterminées. Cependant, il est clair que puisque l’on s’attend à ce que les factures B2G et B2B soient rapportées au registre central de l’autorité fiscale en temps réel, le processus contiendra un élément CTC.

Roumanie

Avec le plus grand écart de TVA de l’UE (35,5 % en 2017), Roumanie cherche à introduire des contrôles fiscaux sous la forme d’exigences relatives au fichier des écritures comptables (FEC). Cela permettra à l’Agence nationale roumaine pour l’administration fiscale (ANAF) d’avoir une meilleure visibilité sur un large éventail de comptabilité d’entreprise.

Développées en 2005 par l’OCDE, les obligations FEC ont été introduites dans plusieurs pays de l’UE dont le Portugal, le Luxembourg, la France, l’Autriche, la Pologne, la Lituanie et la Norvège. Suivant les traces de ces pays, l’ANAF a annoncé un projet visant à inclure la mise en œuvre de FEC. Après plusieurs retards, le projet devrait se terminer en juillet 2021.

Croatie

La Croatie est l’un des premiers pays au monde à avoir introduit un système de déclaration en temps réel des transactions de détail à l’administration fiscale, ce que l’on appelle la fiscalisation en ligne.

Ce système vise à lutter contre la fraude des détaillants en offrant à l’administration fiscale une visibilité des transactions en espèces en temps réel et en encourageant les citoyens à participer au contrôle de la conformité fiscale en validant le reçu fiscal via l’application web de l’administration fiscale.

Pour faciliter les contrôles fiscaux, le gouvernement a introduit l’obligation d’un code QR pour les reçus fiscaux des transactions en espèces en janvier 2021. Les consommateurs doivent valider leurs reçus soit en saisissant le JIR sur l’application web, soit en scannant le code QR.

Les initiatives CTC étant de plus en plus populaires auprès des gouvernements et des autorités fiscales en Europe, l’adoption de tels régimes ne tardera pas à devenir la nouvelle norme de la politique fiscale dans la région.

Passez à l’action

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Autor

Joanna Hysi

Joanna is a Senior Regulatory Counsel at Sovos. Based in Stockholm and originally from Greece, Joanna’s background is in commercial and corporate law with research focus on EU law and financial innovation. Joanna earned her degree in Law in Greece and her masters in Commercial and Corporate from London School of Economics and Political Science (LSE) in London.
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