Le ministère polonais des finances vient de publier le projet de loi introduisant la facturation électronique via la plateforme nationale (Krajowy System e-Faktur – KSeF, ou système national de factures électroniques) dans un système de contrôle continu des transactions (CTC). Le projet est disponible pour consultation publique pendant une période de deux semaines, après quoi la loi devrait entrer en vigueur dès le 1er octobre de cette année.
Toutefois, à cette date, l’émission et la réception de factures via la plate-forme nationale seront volontaires ; les factures papier et les autres factures électroniques continueront d’être autorisées. Les contribuables qui choisiront d’utiliser le système KSeF seront récompensés par un remboursement plus rapide de la TVA. La sécurité, la commodité et l’efficacité sont d’autres facteurs qui sont mentionnés comme des avantages pour ceux qui utilisent le système. Il est prévu de rendre l’utilisation du système KSeF obligatoire dans un deuxième temps d’ici 2023.
Voici quelques caractéristiques notables du nouveau système de facturation.
- Pour pouvoir émettre des factures par le biais du système CTC, l’acceptation du bénéficiaire est requise. L’acceptation, en vertu des règles précédentes, de recevoir uniquement des factures sous forme électronique n’est pas suffisante.
- L’émission et la réception de la facture sont réputées avoir lieu dans la plate-forme.
- L’externalisation de l’émission ou de la réception des factures est possible et réglementée.
- L’utilisation de signatures numériques est obligatoire ; une signature électronique qualifiée est explicitement mentionnée.
- Le système KSeF comprend une fonctionnalité d’archivage ; les factures émises par le système seront par défaut archivées pendant dix ans à compter de la fin de l’année où elles ont été émises.
La proposition polonaise s’inspire assez largement du système italien d’IDS. La Pologne établit une période transitoire avant de rendre obligatoire la facturation électronique via une plate-forme de dédouanement, tout comme l’Italie l’a fait avant d’introduire son mandat de facturation électronique CTC à part entière. La proposition d’offrir une solution d’archivage électronique sur étagère reflète une caractéristique similaire de la plate-forme SDI italienne ; la plate-forme italienne a toutefois fait l’objet de critiques concernant des problèmes de confidentialité et a dû être ajustée à la volée. Une autre caractéristique qui ressemble au modèle italien est la relation entre la déclaration des données de facturation et les données recueillies par la plate-forme d’apurement. Alors que l’Italie avait supprimé le Spesometro (déclaration des factures nationales) – et qu’elle supprimera également l’Esterometro (déclaration des transactions transfrontalières) , la Pologne dispensera les contribuables de l’obligation de soumettre le JPK_FA(déclaration des factures).
Il est à noter que le projet de loi permet d’ajouter des règles plus détaillées par décret ministériel, de sorte qu’il faudra peut-être encore un certain temps avant que tout ne soit fixé. Il semble en effet que les Polonais s’en tiendront à leur intention de mettre en place leur CTC avant la France.
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