France: La deuxième économie de l’UE passe au CTC

Anna Nordén
novembre 13, 2020

La France montre une bonne compréhension de ce sujet complexe, mais certaines questions demeurent.

Introduction

Sous l’impulsion des réformes internationales en matière de contrôle continu des opérations de TVA (“Continuous Transaction Controls” ou “CTC”), le gouvernement français vise à accroître l’efficacité, à réduire les coûts et à lutter contre la fraude grâce au déploiement de , l’apurement électronique obligatoire des factures B2B, qui, associé à une obligation de déclaration électronique , permettra à l’administration fiscale d’accéder à toutes les données pertinentes pour les opérations B2B et B2C, à commencer par les grandes entreprises.

Un système de CTC mixte

Dans le rapport “La TVA à l’ère du numérique en France” , la Direction générale des finances publiques – ou DG-FIP – décrit son objectif de mettre en œuvre cette solution mixte, selon laquelle l’apurement obligatoire des factures électroniques (idéalement pour toutes les factures, sans exceptions telles que les montants seuils, etc. Toutefois, pour pouvoir lutter efficacement contre la fraude, y compris de type carrousel, cela ne suffit pas à l’autorité fiscale ; elle doit avoir accès à toutes les données relatives aux transactions. Par conséquent, les données que l’administration fiscale ne recevra pas dans le cadre du processus d’apurement des factures électroniques – notamment les factures B2C et les factures émises par des fournisseurs étrangers qui ne seront pas soumises à un mandat national français, ainsi que certaines données de paiement – seront soumises à une obligation de déclaration électronique complémentaire. (On peut noter que l’obligation de déclarer ces dernières données par voie électronique ne signifie pas que les factures sous-jacentes doivent être des factures électroniques ; elles peuvent toujours être transmises sur papier entre les parties).

L’architecture de l’autorisation

Le rapport décrit comment la DG-FIP a envisagé deux modèles potentiels pour le processus d’apurement des factures électroniques via le portail central Chorus Pro (actuellement le point d’apurement de toutes les factures B2G) : le modèle V et le modèle Y.

Dans le modèle V, il existe une plate-forme publique qui sert de point de dédouanement ; la plate-forme centrale Chorus Pro est la seule plate-forme autorisée par laquelle la facture peut être transmise à l’acheteur ou, le cas échéant, au prestataire de services de l’acheteur.

Le modèle Y comprend, en plus de la plate-forme centrale, des prestataires de services tiers certifiés, qui sont autorisés à compenser et à transmettre les factures entre les parties contractantes. Cette solution est l’option préférée par la communauté des prestataires de services. Pour cette raison – et comme ce modèle est plus résilient parce qu’il n’est pas exposé à un seul point de défaillance – le rapport semble favoriser le modèle Y.

Chronologie

En ce qui concerne le calendrier, à partir de janvier 2023, toutes les entreprises doivent pouvoir recevoir des factures électroniques via le système centralisé. En ce qui concerne l’émission, un déploiement similaire à celui du mandat de facturation électronique B2G est envisagé, en commençant par les grandes entreprises.

    • D’ici le 1er janvier 2023, les grandes entreprises seront soumises au mandat d’émission de factures et de rapports électroniques
    • Pour les entreprises de taille moyenne, ces obligations s’appliqueront à partir du 1er janvier 2024
    • Les plus petites entreprises auraient jusqu’au 1er janvier 2025 pour se conformer

Les défis et la voie à suivre

Bien que le rapport pose une bonne base pour le déploiement de ce système mixte de CTC, de nombreuses questions devront être clarifiées pour permettre une mise en œuvre sans heurts, dont certaines sont tout à fait fondamentales.

    • Le modèle proposé signifie que l’administration fiscale française doit réfléchir aux détails de la certification des prestataires de services.
    • Il convient de clarifier la relation entre le régime de CTC de haut niveau proposé et les règles préexistantes concernant l’intégrité et l’authenticité de la facturation électronique, la version française du SAF-T (FEC) et les options de déclaration de TVA numérique. Sur ce dernier point, la loi de finances française pour 2020 qui a initié cette évolution vers les CTC a suggéré que les déclarations de TVA pré-remplies figurent parmi les objectifs clés, même si cela ne figure pas en bonne place dans le rapport de la DG-FIP.
    • Certaines questions subsistent quant à l’installation d’archivage central associée au système CTC.
    • Le répertoire central des adresses de facturation électronique proposé nécessite une conception (y compris la maintenance) et une mise en œuvre minutieuses.

Le rapport propose un déploiement progressif et pédagogique pour garantir que les entreprises géreront ce passage – pour certains radicaux – à la facturation et à la déclaration électroniques. Les principes de pratique d’ICC sur la CTC sont mentionnés, en notant en particulier l’importance du préavis et les conseils d’ICC pour donner aux entreprises au moins 12 à 18 mois pour se préparer. Le premier délai arrivant à échéance dans un peu plus de deux ans, il ne reste que 6 à 12 mois à l’administration fiscale française pour régler tous les détails et faire adopter les lois, décrets et directives pertinents, si les entreprises disposent de ce qu’ICC estime être un délai d’adaptation raisonnable.

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Autor

Anna Nordén

As Principal, Regulatory Affairs at Sovos, Anna Nordén pursues government relations and other public affairs work to anticipate new regulatory trends and laws. In tight collaboration with colleagues in both Strategy and Regulatory Analysis and Design, her long practice and expertise are instrumental in guiding both Sovos and legislators as new tax control reforms are rolled out across the globe.
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